Après l'épisode neigeux du week-end dernier, qui avait notamment paralysé les aéroports de Lyon et de Toulouse, les passagers des transports aériens vont de nouveau devoir faire preuve de patience non seulement ce mercredi, mais aussi jeudi. En cause : neige et pluies verglaçantes combinées à un appel à la grève chez les contrôleurs aériens, le préavis étant valable pour 48 heures. La direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d'annuler la moitié des vols à Orly et 15 à 40% à Roissy. Des perturbations sont également à prévoir à Marseille, Toulouse, Nice et Lyon. Des interrogations demeurent pour Beauvais, Brest, Montpellier. Jeudi, le trafic devrait être un peu moins perturbé en raison d'une météo plus clémente, mais 30% à 40% des vols devraient néanmoins être annulés à Orly et 10% à 15% à Roissy. Air France a annoncé qu'elle assurerait ce mercredi tous ses vols longs courriers au départ de Paris, mais 50% (Orly) à 75% (Roissy-Charles-de-Gaulle) de ses vols intérieurs et européens.
Si l'on comprend les perturbations dues à la neige, pourquoi cette grève qui vient s'y ajouter ? Les syndicats CGC-CGT-FO-Unsa/IESSA d'un côté et CFDT de l'autre s'inquiètent en fait d'un projet gouvernemental d'aller vers une structure européenne intégrée pour la navigation aérienne (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Luxembourg), dans lequel ils voient un "démantèlement de la DGAC", dont les 12.000 salariés appartiennent à la fonction publique d'Etat. En revanche, le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) a précisé mardi qu'il ne se joignait pas à l'appel à la grève, saluant notamment des engagements de la part du gouvernement sur "le retrait du projet de transformation de la DGAC en établissement public".
"Un enjeu formidable"
Pour la DGAC, "il y a un enjeu formidable qui s'inscrit dans une évolution permanente de la navigation aérienne". L'aviation civile rappelle ainsi les objectifs d'une nouvelle organisation : le maintien d'un haut niveau de sécurité malgré un trafic en hausse de 50% dans les 15 prochaines années, une réduction de 17 km en moyenne des routes aériennes, un maintien de la ponctualité des vols et une diminution des coûts facturés aux compagnies.
Mais les syndicats grévistes craignent à l'instar de la CFDT "des conséquences sociales inacceptables" et veulent rester dans un système de coopération, qui pourrait être renforcé. Ils dénoncent aussi les réductions de postes (400 en deux ans) dans le cadre du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.